Catégories
Musique

Achorripsis

Orchestre

Durée

7′

Date de composition

1956-57

Édition

Edts Bote and Bock

Effectif

Pour 21 musiciens :
1(pic).1.2(clpic, clB).2(cbn)-0.2.1.0, 3perc, crd (3.0.0.3.3)

Création

Le 20.07.1958, Buenos Aires, Teatro Colón, Orchestre du Théâtre, Hermann Scherchen (dir)

Notice

Dans la foulée de Metastasis et Pithoprakta, et porté par le chaleureux et inconditionnel engagement d’Hermann Scherchen, qui avait dirigé la création de ces deux œuvres, Iannis Xenakis entreprend la composition d’Achorripsis en 1956. Il lui faudra près de deux ans pour achever cette pièce car il a résolu d’en soumettre la conception au calcul des probabilités, et en particulier à la loi de Poisson, sans disposer encore des moyens de l’informatique.

De cette contrainte viennent sans doute la durée réduite de l’œuvre, sept minutes, et son effectif limité à vingt et un instruments. Même s’il n’avait pas en face de lui un grand orchestre symphonique, Hermann Scherchen tint à assurer la création de la nouvelle œuvre du jeune compositeur dont il était devenu en quelque sorte le champion. Ce fut au Teatro Colon de Buenos Aires, en juillet 1958. La création française, un an plus tard, allait être très fraîchement accueillie, y compris par les tenants d’une modernité ascétique et cérébrale. Xenakis s’était permis de pointer du doigt, en 1955, la « crise de la musique sérielle », dans un article resté fameux. Et voilà qu’il se permettait de livrer une musique audacieuse, aussi morcelée que celle reposant sur les principes dodécaphoniques, et néanmoins portée par une toute autre esthétique musicale

L’intérêt d’Achorripsis, si l’on compare cette page brève à celles pour orchestre qui l’ont précédée et suivie, est l’importance qu’y prennent les motifs mélodiques. C’est un vrai paradoxe : Xenakis l’anti-sériel parvient, grâce au calcul des probabilités, à faire vivre des textures transparentes, des glissandi et des pizzicati aériens, des touches de couleurs et des surfaces abstraites qui auraient pu émerveiller les sérialistes de l’époque s’ils avaient été moins dogmatiques !